On raconte qu'en 490 avant J.C., Phidippidès, un soldat grec, aurait couvert en courant la distance approximative de 40 kms séparant la plaine de Marathon où se déroulait une grande bataille contre les Perses, de la ville d'Athènes. Choisi en cette circonstance comme messager (sans doute parce que ses chefs avaient remarqué qu'il courait vite et longtemps), il eut pour mission de prévenir au plus vite les responsables de la capitale hellénique de la victoire que son patron, le général Miltiade, et ses troupes venaient de remporter sur les envahisseurs.
On ne sait pas le temps qu'il mit. Par contre, ce que l'histoire nous rapporte c'est qu'il y arriva mais, malheureusement, sitôt son message de première importance délivré, qu'il mourut d'épuisement….
"Phidippidès et Spiridon, même combat"
A la fin du 19ème siècle, Michel Bréal, fondateur de la sémantique et citoyen français engagé, soutint avec ardeur la naissance des Jeux Olympiques modernes qu'avait imaginés Pierre de Coubertin. Dans cette perspective, il lui proposa-même que soit inscrit aux épreuves le marathon, course mythique, en souvenir justement de l'exploit de Phidippidès et de toutes les valeurs qu'il représentait symboliquement. Aux premiers Jeux de 1896, c'est Spiridon Louys, un berger grec parfaitement inconnu du grand public, qui remporta cette course à plates coutures sur ses principaux concurrents. Il réalisa le temps impressionnant de 2 heures et 58 minutes (actuellement, le record mondial est détenu depuis 2008 par Haile Gebreselassie, coureur éthiopien, en 2 heures et 4 minutes). Non seulement Spiridon ne mourut pas des suites de son exploit, mais, selon de nombreux témoins, il termina la course comme il l'avait débutée, en pleine forme! Quant aux principaux candidats à la victoire, une fois rattrapés et dépassés par cet anonyme champion, ils abandonnèrent les uns après les autres, pris de crampes et d'autres maux encore.
Comme je le pense donc, la gestion d'une entreprise est ainsi plus que jamais comparable aujourd'hui à celle d'un marathon, compte tenu de l'exploit que présente la capacité à résister à l'adversité et surtout l'ardeur inébranlable à gagner.
Fort de cette brève mais éloquente évocation et comme je vous l'ai promis il y a quelques lignes, le Coach que je suis se propose à présent d'expliquer aux dirigeants et donc compétiteurs que vous êtes pourquoi et comment réussir cette course, sans y laisser très rapidement votre peau….ainsi que celle de vos collaborateurs.
Autrement dit, comment gérer de la meilleure façon qui soit votre effort et la motivation qui le sous-tend. Vous pourrez ainsi plus facilement diagnostiquer où sont vos ressources et vos points de vulnérabilité, celles et ceux de vos collaborateurs, en somme, celles et ceux de votre entreprise en général et ainsi de les valoriser ou d'y remédier efficacement, selon le cas.
Je pense qu'il est avant tout indispensable de rappeler ici quelques traits de caractère que doit posséder en lui chaque marathonien, prétendant à la victoire. Il doit aimer relever des défis, aimer se surpasser (dans un marathon, le premier adversaire à dépasser est soi-même), être endurant, tout en ayant cette lucidité de savoir distinguer l'effort nécessaire à fournir de l'accident à éviter.
"Apprenez à mieux vous connaître et vous apprécier"
En amont de chaque compétition, vous devez déjà disposer d'une véritable stratégie, autrement dit d'une bonne vision, d'une bonne lecture de la course que vous allez entreprendre avec votre équipe (la distance, les grandes étapes, les côtes, les descentes, les virages, les passages piègeux, les points de ravitaillement, le niveau des autres concurrents et de la course, etc…).
Sur le plan physique, vous devez veiller à être en pleine forme, avoir une bonne condition physique et psychologique en vous entrainant, en vous relaxant régulièrement et en réservant au sommeil une place privilégiée.
La préparation qui en résulte doit de toute manière être constante dans le temps et minutieuse, loin de tout excès et de toute improvisation.
Tant sur le plan mental que physique, vous devez apprendre à bien vous connaître, en acceptant d'écouter ce que vos sens, votre cœur et votre âme vous confient parfois à voix presque inaudible.
Ayez une bonne image de vous, faites vous confiance, soyez motivé et prenez du plaisir tout en faisant preuve d'humilité et de vigilance. Il est vrai que notre culture ne nous a pas particulièrement prédisposés pour réaliser un tel exercice. Pourtant, en développant ce rapport à vous-même, vous serez o combien plus communicant et convaincant auprès de vos co-équipiers, je veux bien sûr parler de vos collaborateurs.
"Prenez soin de vous autant que de vos équipiers"
Pendant la course, je vous convie à savoir en permanence conjuguer, en alternant régulièrement, analyse et engagement, tant sur le plan intellectuel que physique. Cela vous permettra d'améliorer cette capacité tout à fait précieuse à prendre du recul sur l'action pour mieux encore en intensifier l'efficience.
Sachez entretenir votre motivation, surtout en fin de course, car c'est avec la tête qu'on arrache souvent les derniers kilomètres.
Pensez aux conséquences de votre réussite en devenir. Entretenez votre Stimulus en ressentant par anticipation le plaisir qui en résultera, fruit de vos précédente victoires, plutôt que de vous laisser envahir par les évocations mortifères du moment (je n'y arriverai pas…C'est trop dur…J'ai mal….C'est trop tard…Je suis moins bon que les autres…)
Apprenez aussi à gérer patiemment et de manière savamment dosée vos efforts, votre temps, votre rythme (à commencer par celui de votre respiration et de votre cœur), votre alimentation, votre hydratation, tout ceci en fonction de l'objectif arrêté et des moyens dont vous disposez.
En somme, sachez prendre soin de vous et donc de celles et ceux avec lesquels vous avez décidé de gagner en équipe ce marathon.
"Fêtez et analysez ensuite vos performances"
Après l'arrivée, soyez fier de la performance que vous venez de réaliser, fêtez-la et valorisez-la dans la perspective de la prochaine compétition ou épreuve de sélection à laquelle vous participerez dans quelques jours.
Remédiez aux difficultés et déficiences éventuellement constatées au fil de la course, en acceptant de vous remettre en question comme en aidant chaque équiper à en faire de même grâce à l'exemplarité dont vous faites preuve.
Prenez le temps de vous reposer, de vous relaxer, de vous ressourcer. En somme, de vous détendre.
Même si vous avez alors le sentiment bizarre de perdre votre temps, de l'énergie, ou de l'efficacité, vous vous rendrez rapidement compte que c'est tout le contraire.
Ayez l'ambition de viser l'excellence, même s'il est illusoire de penser l'atteindre, telle l'inaccessible étoile de Jacques Brel. Là est pourtant sont unique mais indispensable utilité.
"Recommencez avec enthousiasme!"
Arrive alors l'heure de préparer avec vos co-équipiers la prochaine compétition et ainsi d'envisager les succès à venir que je vous souhaite, sincèrement, dans un éternel et prometteur recommencement.
L'enthousiasme partagé qui en résultera sera votre meilleure boisson énergisante.
A bientôt et… bonne course!
François BOUTEILLE
Coaching & médiation
Bonjour François,
merci encore pour tes messages toujours intéressants à lire et porteurs de
clarté, surtout quand ça coïncide avec les préoccupations du moment.
C.P.
Rédigé par : CP | 27 octobre 2009 à 11:52
François
heureux d'apprendre que tu mets en pratique tous ces conseils sportifs
à bientôt
RD
Rédigé par : RD | 27 octobre 2009 à 11:54
François,
merci pour ton envoi que j'apprecie.... le coeur et les émotions qui me sont chers y sont présentes.
je travaille "un peu" actuellement sur la place des émotions dans nos prises de décision (sujet peu traité et pourtant omniprésent dans mon métier)
serais heureux d'échanger avec toi .
MM
Rédigé par : MM | 27 octobre 2009 à 12:42
Cher François,
je partage ta sage analyse et te remercie de l'avoir si bien formaliseé!
Mais tu ne soulève pas le lièvre qui m'interpelle parfois :
être sage, raisonnable, faire les choses à mon rythme et à ma
hauteur,certes .....
et mon grain de folie ? je l'aime tant !!!!
FB
Rédigé par : FB | 10 novembre 2009 à 10:38